Disparue, Disparu

disparus

COMMUNIQUE DU 21 OCTOBRE 2014 "DISPARUE, DISPARU"

Ces campagnes d’affichage successives, décrivant la disparition sociale de nombre de personnes n’annonçaient pas un spectacle, même si nous sommes dans la représentation d’un réel palpable. Cette présence massive d’affichettes, sur une proposition du trio Boijeot-Renauld-Turon est une performance artistique qu’on pourrait rapprocher de «l’artivisme», entre art et message politique. Cette action jouant de ces limites a trouvé des proximités avec les «arts de la rue » cherchant l’envahissement des espaces publics et la mise en émoi de la société. Cette action fut menée simultanément dans de nombreuses villes en France, portée par les équipes de neuf Centres Nationaux des Arts de la Rue, des personnes proches de ces institutions culturelles, des citoyens. La place de l’artiste dans notre société est celle d’un guetteur, d’une vigie décryptant les perspectives possibles et identifiant les tragédies que nous vivons. Loin d’être en marge de la société, l’artiste doit interpeller, choquer, troubler et émouvoir pour dire et ainsi tenter de nous amener à percevoir différemment le monde qui nous entoure. Cette action visait, en conscience, à provoquer une forte émotion. Elle questionne ainsi nos inactions permanentes ou nos acceptations inconscientes face à ces situations de «disparitions sociales». On ne peut réduire ici ces interventions à une nouvelle alerte sur les conditions de l’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle.


Et si bien évidemment cette question est fondamentale aujourd’hui, toujours et encore, cet acte artistique n’avait pas cette simple dimension corporatiste. Les disparu(e)s affiché(e)s étaient toutes des personnes exclues du champ social parce qu’elles perdent leur travail, voient leurs compétences ignorées, leurs droits
sociaux niés ou réduits à peau de chagrin. Ceci mène de plus en plus de personnes à la négation de leur propre identité et on les… perd. L’utilisation du phénomène de la «disparition» peut avoir blessé les personnes qui sont réellement dans le désarroi de la perte de vue de proches. Mais Boijeot-Renauld-Turon, ressentant plus largement cet état d’abandon dans lequel survivent les familles sans nouvelles et soutiens, ont fait le choix de recourir aux mêmes procédés d’appel collectif à un secours demandé. Ils disent, nous disons combien les plus faibles socialement, les sans-voix, se sentent abandonnés.
Cela témoigne à la fois d’une impuissance à se faire entendre dans notre société, et d’une volonté d’établir un dialogue créatif, avec d’autres règles du jeu, dans une société ultra médiatique davantage rompue au scoop et aux coups de gueule qu’aux débats de fonds.


L’utilisation de ce concept artistique est unique et le restera sans aucun doute. Mais peut-être que – chaque fois que notre Société abandonnera, fragilisera, maltraitera, humiliera une personne ou un groupe social – chaque fois qu’elle s’apprêtera à faire l’économie de nombre de vies – il faudra ressortir ce signal d’alarme avant que ces personnes ne soient condamnées à « disparaître », victimes du sentiment d’abandon général… Aujourd’hui ce geste correspond aux méthodes de détournements des codes de la ville que les artistes de rue sont amenés à utiliser pour alerter la population des urgences politiques à faire émerger.

C’est le propre de l’art.
Un art engagé qui dit, milite et cherche à nous sortir de l’état d’inertie et d’inhumanité dans lequel nous survivons. C’est évidemment là que nous attendons les artistes. Et c’est la raison pour laquelle nous avons accompagné cette proposition de Boijeot-Renauld-Turon. C’est là aussi que nous devons être.

L’art est un combat incessant !


Les Centres Nationaux des Arts de la rue : L’Atelier 231, Sotteville les Rouen / Les Ateliers Frappaz, Villeurbanne / Le Boulon, Vieux-Condé / Le Citron jaune, Port Saint Louis du Rhône / Le Fourneau, Brest / Le Moulin Fondu, Noisy le sec / La Paperie, Angers / Pronomade(s) en Haute Garonne / Quelques p’Arts…, Scène Rhone-Alpes / Les Usines Boinot, Niort / Le Parapluie, Aurillac


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